Sibylle de Cumes, une illustration de 1896

Le récit de l’acquisition des livres sibyllins par Lucius Tarquinius Superbus, le semi-légendaire dernier roi du royaume romain, ou Tarquinius Priscus, est l’un des célèbres éléments mythiques de l’histoire romaine.

Il y a plusieurs siècles, concomitamment à la 50e Olympiade, peu de temps avant l’expulsion des rois de Rome, une vieille femme « qui n’était pas originaire du pays » arriva incognita à Rome. Elle offrit neuf livres de prophéties au roi Tarquin ; et comme le roi refusa de les acheter, en raison du prix exorbitant qu’elle exigeait, elle en brûla trois et offrit les six autres à Tarquin au même prix exorbitant, ce qu’il refusa à nouveau, sur quoi elle en brûla trois autres et réitéra son offre. Tarquin céda alors et acheta les trois derniers au prix total d’origine, après quoi elle « disparut d’entre les hommes ».

Les livres furent par la suite conservés dans le temple de Jupiter sur le Capitole, à Rome, pour être consultés uniquement en cas d’urgence. Le temple brûla dans les années 80 avant J.-C., et les livres avec, ce qui nécessita une nouvelle collecte des prophéties sibyllines de toutes les parties de l’empire (Tacite 6.12). Celles-ci ont été soigneusement triées et celles qui ont été jugées légitimes ont été conservées dans le temple reconstruit. L’empereur Auguste les fit déplacer au temple d’Apollon sur le Palatin, où elles restèrent pendant la majeure partie du reste de la période impériale.

La sibylle de Cumes est présente dans les œuvres de divers auteurs romains, notamment Virgile (les Eclogues, l’Enéide), Ovide (les Métamorphoses) et Pétrone (le Satyricon).

Histoires relatées dans l’Enéide de VirgileEdit

La sibylle de Cumes prophétisait en « chantant les destins » et en écrivant sur des feuilles de chêne. Celles-ci étaient disposées à l’intérieur de l’entrée de sa grotte, mais si le vent soufflait et les dispersait, elle n’aidait pas à rassembler les feuilles et à recréer la prophétie originale.

La sibylle était un guide des enfers (Hadès), dont l’entrée se trouvait au cratère voisin d’Averne. Énée fit appel à ses services avant sa descente dans le monde inférieur pour rendre visite à son père défunt Anchise, mais elle le prévint que ce n’était pas une entreprise légère :

Trojan, fils d’Anchise, la descente d’Averne est facile.
Toute la nuit, tout le jour, les portes de l’Hadès restent ouvertes.
Mais retracer le chemin, remonter à l’air doux du ciel,
C’est un travail en vérité.

– Enéide 6.126-129.

La sibylle agit comme un pont entre le monde des vivants et celui des morts (cf. concept de liminalité). Elle montre à Énée le chemin de l’Averne et lui apprend ce qu’il doit savoir sur les dangers de leur voyage.

Histoires relatées dans les Métamorphoses d’OvideEdit

Bien qu’elle ait été mortelle, la Sibylle a vécu environ mille ans. Elle atteignit cette longévité lorsqu’Apollon lui proposa d’exaucer un vœu en échange de sa virginité ; elle prit une poignée de sable et demanda à vivre autant d’années que les grains de sable qu’elle tenait. Plus tard, après qu’elle eut refusé l’amour du dieu, celui-ci laissa son corps dépérir parce qu’elle n’avait pas demandé la jeunesse éternelle. Son corps a diminué avec l’âge et a fini par être conservé dans une jarre (ampoule). Finalement, il ne restait plus que sa voix (Métamorphoses 14 ; comparer avec le mythe de Tithonus).

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