Mythologie grecque >>Dieux grecs >>Dieux du ciel >> Pasiphaê

Pasiphae soignant le Minotaure, kylix apulien à figures rouges C4e av.C., Bibliothèque Nationale de France

PASIPHAE était une fille immortelle du dieu-soleil Hélios. Comme ses frères et sœurs, Aeetes et Kirke (Circé), elle était une praticienne habile de la sorcellerie (pharmakeia).

Pasiphaé épousa le roi Minos de Krete (Crète) et lui donna plusieurs fils et filles. En punition d’une offense contre les dieux – commise par elle-même ou par son mari – elle fut maudite par la convoitise du meilleur taureau du roi. La reine demanda l’aide de l’artisan Daidalos (Dédale) qui lui construisit une vache en bois animée, enveloppée dans une peau de bovin. Cachée à l’intérieur de l’engin, elle s’accoupla avec le taureau et conçut un enfant hybride – le Minotauros (Minotaure) à tête de taureau.

Le mari de Pasiphaé, le roi Minos, se montra également infidèle. Lorsqu’elle apprit ses indiscrétions, elle l’ensorcela, le poussant à éjaculer des créatures empoisonnées et à détruire ses amants. Pasiphaé elle-même, étant immortelle, était seule immunisée contre le sort. Minos fut plus tard guéri par la jeune Athénienne Prokris (Procris) qui conçut un remède à cette étrange affliction.

Pasiphae était une déesse de la lune crétoise primitive, semblable à la Séléné classique. Son amant taurin et son fils Minotaure – qui était également nommé Asterios (l’étoilé) – étaient associés à la constellation du Taureau.

FAMILLE DE PASIPHAE

PARENTS

HELIOS & PERSEIS (Apollodorus 1.80, Cicero De Natura Deorum 3.19)
HELIOS (Apollonius Rhodius 3.997, Antoninus Liberalis 41, Hyginus Fabulae 40, Ovide Metamorphoses 9.737, Seneca Phaedra 112)
HELIOS & KRETE (Diodorus Siculus 4.60.4)

OFFSPRING

LE MINOTAUROS (par le taureau de Kretan) (Apollodore 3.8, Diodore Sicule 4.77.1, Philostrate l’Ancien 1.16, Hyginus Fabulae 40, Ovide Métamorphoses 8.132, Sénèque Phèdre 112, Nonnus Dionysiaca 47.395, Suidas)
KATREUS, DEUKALION, GLAUKOS, ANDROGEOS, AKALLE, XENODIKE, ARIADNE, PHAIDRA (par Minos) (Apollodore 3.7)
ARIADNE, DEUKALION, KATREUS, ANDROGEUS (par Minos) (Diodorus Siculus 4.60.4)
ARIADNE (par Minos) (Apollonius Rhodius 3.997)
IDOMENEUS (par Minos) (Pausanias 5.25.9)
ASTERIOS (par Minos) (Nonnus Dionysiaca 40.290)
DEUKALION (par Minos) (Hyginus Fabulae 14)
PHAEDRA, ARIADNE (par Minos) (Ovide Heroides 4.53 & 157, Seneca Phaedra 112)

ENCYCLOPEDIA

PAST′PHAE (Pasiphaê). 1. Fille d’Hélios et de Persée, et sœur de Circé et d’Aeetes, fut l’épouse de Minos, par lequel elle fut la mère d’Androgeos, de Catreus, de Deucalion, de Glaucus, de Minotaurus, d’Acalle, de Xenodice, d’Ariane et de Phèdre. (Apollon. Rhod. iii. 999, &c. ; Apollod. i. 9. § 1, iii. 1. § 2 ; Ov. Met. xv. 501 ; Cic. De Nat. Deor. iii. 19 ; Paus. v. 25. § 9.) 2. Une déesse oraculaire à Thalamae en Laconie, que l’on croyait être une fille d’Atlas, ou être la même que Cassandre ou Daphné, la fille d’Amyclas. Les gens avaient l’habitude de dormir dans son temple dans le but de recevoir des révélations en rêve. (Plut. Agis, 9 ; Cic. De Dir. i. 43.)

Source : Dictionnaire de biographie et de mythologie grecque et romaine.

Citations de la littérature classique

Parentage &Enfants de Pasiphaé

Pasiphaé, Dédale et la vache de bois, fresque gréco-romaine de Pompéi C1st A.D., Musée archéologique national de Naples

Pseudo-Apollodore, Bibliotheca 1. 80 (trad. Aldrich) (mythographe grec C2e A.D.) :
« Les Kholkiens (Colchiens) qui étaient gouvernés par Aeetes, le fils d’Helios et de Perseis, et frère de Kirke (Circé) et de Pasiphae, la femme de Minos. »

Pseudo-Apollodore, Bibliotheca 3. 7 :
« Minos, résidant à Krete (Crète), édicta des lois et épousa Pasiphaé, fille d’Hélios et de Perséis…. Il engendra des fils, à savoir, Katreus (Catreus), Deukalion (Deucalion), Glaukos (Glaucus), et Androgeus : et des filles, à savoir, Akalle (Acalle), Xenodike (Xenodice), Ariane, Phaidra (Phaedra). »

Apollonius Rhodius, Argonautica 3. 997 ff (trad. Rieu) (épopée grecque C3rd av. J.-C.) :
« Souviens-toi d’Ariane, la jeune Ariane, fille de Minos et de Pasiphaé, qui était une fille d’Hélios. »

Apollonius Rhodius, Argonautica 3. 1074 et suivants :
 » ‘Parle-moi aussi de cette fille dont tu as parlé, qui s’est acquis une telle renommée, la fille de Pasiphaé, la sœur de mon père.’

Diodore de Sicile, Bibliothèque de l’histoire 4. 60. 4 (trad. Oldfather) (historien grec C1st av. J.-C.) :
 » épousant Pasiphaé, la fille d’Hélios et de Krete (Crète), il engendra Deukalion (Deucalion) et Katreus (Catreus) et Androgeus et Ariane et eut d’autres enfants, naturels, plus nombreux que ceux-ci. »

Pausanias, Description de la Grèce 5. 25. 9 (trad. Jones) (carnet de voyage grec C2e ap. J.-C.) :
« Idoménée le descendant de Minos. L’histoire dit qu’Idoménée descendait d’Hélios (le Soleil), le père de Pasiphaé. »

Pseudo-Hyginus, Fabulae 14 (trad. Grant) (mythographe romain C2nd A.D.) :
« Deucalion, fils de Minos et de Pasiphaé, fille de Sol , de Crète. »

Cicéron, De Natura Deorum 3. 19 (trad. Rackham) (rhéteur romain C1 avant J.-C.) :
« Circé et Pasiphaé et Aeetes, les enfants de Perseis la fille d’Oceanus par Sol . »

Ovide, Héroïdes 10. 91 ff (trad. Showerman) (poésie romaine C1st B.C. à C1st A.D.) :
 » ‘I , dont le père est Minos, dont la mère l’enfant de Phoebus .' »

Nonnus, Dionysiaca 40. 290 et suivants (trad. Rouse) (épopée grecque C5e ap. J.-C.) :
« Il évitait la ville de Knossian (Cnossian) et les fils de sa famille, haïssant Pasiphaé et son propre père Minos. »

MINOS &LE TRAIT DE SORCIER DE PASIPHAE

Pseudo-Apollodore, Bibliotheca 3. 197 – 198 (trad. Aldrich) (mythographe grec C2nd A.D.) :
 » s’est enfuie chez Minos, qui la désirait et a essayé de la persuader d’avoir des relations sexuelles avec lui. Mais si une femme avait des relations sexuelles avec Minos, elle ne pouvait pas être sauvée ; car après qu’il ait couché avec de nombreuses femmes, Pasiphaé lui a jeté un sort par lequel, chaque fois qu’il allait au lit avec une autre femme, il éjaculait des créatures sauvages dans son vagin, la tuant ainsi. Malgré cela, en échange du chien de flotte et du javelot droit que Minos possédait, et après lui avoir donné une potion faite à partir de la racine kirkaïenne (Circéenne) pour l’empêcher de la blesser, elle s’est couchée avec lui. »

Antoninus Liberalis, Métamorphoses 41 (trad. Celoria) (mythographe grec C2e ap. J.-C.) :
« Prokris (Procris) délaissa Kephalos (Céphale) et s’en alla en fugitive chez Minos le roi de Crète. Elle découvrit à son arrivée qu’il était affligé par la stérilité et lui promit un remède, en lui montrant comment engendrer des enfants. Minos éjaculait alors des serpents, des scorpions et des mille-pattes, tuant les femmes avec lesquelles il avait des rapports, mais sa femme Pasiphaé, fille d’Hélios le Soleil, était immortelle. Prokris a donc imaginé le moyen suivant pour rendre Minos fertile. Elle inséra la vessie d’une chèvre dans une femme et Minos émit d’abord les serpents dans la vessie ; puis il alla vers Pasiphaé et la pénétra. Et lorsque des enfants leur naquirent, Minos donna à Prokris sa lance et son chien. Aucun animal ne pouvait échapper à ces deux-là et ils atteignaient toujours leur cible. »

PASIPHAE, LA VACHE DE BOIS &Naissance du MINOTAUR

Pasiphae, Dédale et la vache de bois, mosaïque gréco-romaine de Zeugma A.D., Musée de Gaziantep

Bacchylides, Fragment 26 (du papyrus) (trans. Campbell, Vol. Greek Lyric IV) (lyrique grecque C5e av. J.-C.) :
« Pasiphae . . ((lacunaire)) Kypris (Cypris) lui a implanté le désir… ((lacune)) : au fils d’Eupalamos, Daidalos (Dédale), le plus habile des charpentiers, elle a raconté son indicible maladie ; elle lui a fait prêter un serment contraignant et lui a ordonné de construire une vache en bois, afin qu’elle puisse unir son corps à celui du puissant taureau, cachant ainsi à Minos… ((lacune)). ((lacune)) l’union qu’elle partageait. »

Pseudo-Apollodore, Bibliotheca 3. 8 – 11 (trad. Aldrich) (mythographe grec du 2d siècle après J.-C.) :
« Minos aspira au trône , mais fut repoussé. Il prétendit cependant avoir reçu la souveraineté des dieux, et pour le prouver, il affirma que tout ce pour quoi il priait se réaliserait. Ainsi, alors qu’il sacrifiait à Poséidon, il pria pour qu’un taureau apparaisse des profondeurs de la mer, et promit de le sacrifier dès son apparition. Et Poséidon lui envoya effectivement un taureau splendide. Minos reçut ainsi la règle, mais il envoya le taureau vers ses troupeaux et en sacrifia un autre…
Poséidon fut irrité que le taureau ne soit pas sacrifié, et le rendit sauvage. Il a également imaginé que Pasiphaé devait développer une convoitise pour lui. Dans sa passion pour le taureau, elle prit comme complice un architecte nommé Daidalos (Dédale)…. Il construisit une vache en bois sur roues, … dépouilla une vraie vache, cousit l’engin dans la peau, puis, après avoir placé Pasiphaé à l’intérieur, l’installa dans un pré où le taureau paissait normalement. Le taureau s’approcha et eut des rapports sexuels avec elle, comme avec une vraie vache. Pasiphaé donna naissance à Astérios (Asterius), qui fut appelé Minotauros (Minotaure). Il avait le visage d’un taureau, mais était autrement humain. Minos, suivant certaines instructions oraculaires, le garda enfermé et surveillé dans le labyrinthe. Ce labyrinthe, que Daidalos construisit, était une cage aux flexions alambiquées qui désordonnaient le débouchage. »

Callimaque, Hymne 4 à Délos 311 et suivants (trad. Mair) (poète grec C3e av. J.-C.) :
 » ayant échappé au beuglement cruel et au on sauvage de Pasiphaé et à l’habitation enroulée du labyrinthe tortueux. »

Diodore Sicule, Bibliothèque de l’histoire 4. 13. 4 (trad. Oldfather) (historien grec C1st av. J.-C.) :
« Le prochain Travail qu’Héraklès entreprit fut de ramener de Krete (Crète) le taureau dont, dit-on, Pasiphaé avait été éprise. »

Diodore Sicule, Bibliothèque de l’Histoire 4. 77. 1 :
« Or, selon le mythe qui nous a été transmis, Pasiphaé, l’épouse de Minos, s’est éprise du taureau, et Daidalos (Dédale), en façonnant un engin en forme de vache, a aidé Pasiphaé à assouvir sa passion. Pour expliquer cela, les mythes offrent le récit suivant : avant cette époque, Minos avait l’habitude de dédier chaque année à Poséidon le plus beau taureau né dans ses troupeaux et de le sacrifier au dieu ; mais à l’époque en question, il était né un taureau d’une beauté extraordinaire et il en sacrifia un autre parmi ceux qui étaient inférieurs, après quoi Poséidon, en colère contre Minos, fit en sorte que sa femme Pasiphaé s’éprenne du taureau. Et grâce à l’ingéniosité de Daidalos, Pasiphaé eut des rapports sexuels avec le taureau et donna naissance au Minotauros (Minotaure), célèbre dans le mythe. Cette créature, dit-on, était de forme double, les parties supérieures du corps jusqu’aux épaules étant celles d’un taureau et les autres parties celles d’un homme. Pour garder cette chose monstrueuse, Daidalos, dit l’histoire, construisit un labyrinthe, dont les passages étaient si sinueux que ceux qui n’étaient pas familiers avec eux avaient de la peine à en sortir ; dans ce labyrinthe était maintenu le Minotaure et c’est là qu’il dévora les sept jeunes gens et les sept jeunes filles qui lui furent envoyés d’Athènes, comme nous l’avons déjà raconté.
Mais Daidalos, dit-on, en apprenant que Minos avait proféré des menaces contre lui parce qu’il avait façonné la vache, eut peur du roi et s’éloigna de Krete (Crète), Pasiphaé l’aidant et lui fournissant et un vaisseau pour sa fuite…. Mais certains auteurs de mythes ont le récit suivant : Daidalos resta quelque temps encore en Crète, caché par Pasiphaé, et le roi Minos, désireux de le punir et ne pouvant le trouver, fit fouiller tous les bateaux de l’île et annonça qu’il donnerait une grande somme d’argent à l’homme qui découvrirait Daidalos. Sur ce, Daidalos, désespérant de pouvoir s’échapper par n’importe quel bateau, façonna avec une ingéniosité étonnante des ailes qui étaient savamment conçues et merveilleusement assemblées avec de la cire. »

Philostrate l’Ancien, Imagines 1. 16 (trad. Fairbanks) (rhétoricien grec C3ème ap. J.-C.) :
 » Pasiphaé est amoureuse du taureau et supplie Daidalos (Dédale) de concevoir quelque appât pour la créature ; et il façonne une vache creuse comme une vache du troupeau auquel le taureau est habitué. Ce que leur union a engendré est illustré par la forme du Minotauros (Minotaure), étrangement composite dans sa nature. Leur union n’est pas représentée ici, mais c’est l’atelier de Daidalos ; et autour de lui sont des statues, certaines avec des formes bloquées, d’autres dans un état tout à fait complet dans la mesure où ils font déjà un pas en avant et donnent la promesse de marcher autour . Avant l’époque de Daidalos, vous savez, l’art de faire des statues n’avait pas encore conçu une telle chose. Daidalos lui-même est de type attique, car son visage suggère une grande sagesse et son regard est si intelligent ; sa tenue vestimentaire suit également le style attique, car il porte ce manteau grossier et terne et il est également peint sans sandales, d’une manière particulière aux Athéniens. Il est assis devant le cadre de la vache et il utilise des Erotes (dieux de l’amour) comme assistants dans le dispositif de manière à y associer quelque chose d’Aphrodite…. …
Pasiphaé, à l’extérieur de l’atelier dans la bergerie, regarde le taureau, pensant l’attirer à elle par sa beauté et par sa robe, qui est divinement resplendissante et plus belle que tout arc-en-ciel. Elle a un regard impuissant – car elle sait quelle est la créature qu’elle aime – et elle est impatiente de l’embrasser, mais le taureau ne fait pas attention à elle et regarde sa propre vache. Le taureau est représenté avec un air fier, le chef du troupeau, avec de splendides cornes, blanc, déjà expérimenté en amour, avec un fanon bas et un cou massif, et il regarde tendrement la vache ; mais la vache du troupeau, en liberté et toute blanche sauf une tête noire, dédaigne le taureau. Car son but suggère un saut, comme celui d’une jeune fille qui évite l’importunité d’un amant. »

Pseudo-Hyginus, Fabulae 30 (trad. Grant) (mythographe romain C2nd A.D.) :
« Le taureau avec lequel Pasiphaé couchait, il le ramena vivant de l’île de Crète à Mycènes. »

Pseudo-Hyginus, Fabulae 40 :
« Pasiphaé, fille de Sol et épouse de Minos, pendant plusieurs années ne fit pas d’offrandes à la déesse Vénus . A cause de cela, Vénus lui inspira un amour contre nature pour un taureau. Lorsque Dédale y vint en exil, il lui demanda de l’aider. Il fabriqua pour elle une génisse en bois, dans laquelle il plaça la peau d’une vraie génisse, et dans laquelle elle coucha avec le taureau. De cette relation naquit le Minotaure, à tête de taureau mais à corps humain. Dédale fabriqua alors pour le Minotaure un labyrinthe dont la sortie était impossible à découvrir et dans lequel il était enfermé. Lorsque Minos découvrit l’affaire, il jeta Dédale en prison, mais Pasiphaé le libéra de ses chaînes. »

Eros et la tête de la vache de bois (détail), mosaïque gréco-romaine de Zeugma après J.-C., musée de Gaziantep

Ovide, Métamorphoses 8. 130 ff (trad. Melville) (épopée romaine C1st B.C. à C1st A.D.) :
 » ‘Fit mate were you of that adulteress who in a cow of wood beguiled a wildage bull and bore a monster in her womb ! Mes paroles parviennent-elles jusqu’à tes reins ou les vents les réduisent-ils à néant ? Pas étonnant que ta Pasiphaé t’ait préféré son taureau : tu étais la bête la plus féroce. . . . La disgrâce de sa dynastie a grandi ; la bête monstrueuse hybride a déclaré l’adultère obscène de la reine. »

Ovide, Métamorphoses 9. 735 et suivants :
« La Crète ne devrait pas manquer de naissance monstrueuse, la fille de Sol (le Soleil) aimait autrefois un Taureau – une femelle avec un mâle . … son amour avait de l’espoir ; son Taureau, trompé par cette fausse vache, l’a servie – elle avait un mâle à égarer. »

Ovide, Fasti 3. 499 ff (trad. Boyle) (poésie romaine C1st B.C. à C1st A.D.) :
« Les cornes d’un beau taureau ont capturé ma mère . »

Ovide, Héroïdes 4. 53 ff (trad. Showerman) (poésie romaine C1st B.C. à C1st A.D.) :
 » ‘Il se peut que cet amour soit une dépense que je paie, due au destin de ma lignée, et que Vénus exige de moi un tribut pour toute ma race…. Pasiphaë ma mère, victime du taureau trompé, a enfanté dans le travail son opprobre et son fardeau.' »

Ovide, Héroïdes 4. 165 ff :
 » « Ma mère a pu pervertir un taureau ; seras-tu plus féroce qu’une bête sauvage ? » »

Virgile, Enéide 6. 24 ff (trad. Day-Lewis) (épopée romaine C1st B.C.) :
« La Crète surgissant des flots ; Pasiphaé, cruellement vouée à la convoitise d’un taureau, et couverte en privé ; le fruit hybride de cette union monstrueuse – le Minotaurus (Minotaure), souvenir de son amour contre nature. »

Propertius, Elégies 2. 32 (trad. Goold) (élégie romaine C1st av. J.-C.) :
« Une fois, l’épouse du puissant Minos, dit-on, fut séduite par la forme blanche comme la neige d’un taureau furieux. »

Propertius, Elégies 3. 19 :
« Celle qui a subi le dédain d’un taureau crétois et a revêtu les fausses cornes d’une vache de bois. »

Propertius, Elégies 4. 7 :
« Car deux demeures ont été désignées le long du fleuve fétide , et toute l’armée rame de ce côté ou de l’autre. Un passage transporte la Clytemnestre adultère, et porte la reine crétoise dont la ruse a inventé la monstruosité de bois d’une vache. »

Seneca, Phaedra 112 ff (trans. Miller) (tragédie romaine C1st A.D.) :
« ‘Je reconnais la malédiction fatale de ma misérable mère ; son amour et le mien savent pécher dans les profondeurs de la forêt. Mère, mon cœur souffre pour toi ; emportée par un mal indicible, tu as osé aimer le chef sauvage du troupeau des sauvages . Il était féroce et impatient du joug, sans loi dans l’amour, chef d’un troupeau indompté ; pourtant il aimait quelque chose. Quant à moi, quel dieu, quel Dédale pourrait apaiser ma malheureuse passion ? Quand bien même il reviendrait lui-même, puissant dans la ruse attique, qui enferma notre monstre dans le sombre labyrinthe, il ne pourrait apporter aucun secours à ma calamité. Vénus, détestant la progéniture du détesté Sol (le Soleil), se venge par nous des chaînes qui la liaient à son cher Mars, et charge toute la race de Phoebus d’une honte indicible.' »

Sénèque, Phèdre 173 et suivants :
 » « Pourquoi les monstres cessent-ils ? Pourquoi le labyrinthe de ton frère reste-t-il vide ? Le monde doit-il entendre parler d’étranges prodiges, les lois de la nature doivent-elles céder, chaque fois qu’une femme crétoise aime ? » »

Seneca, Phaedra 687 ff :
« O toi, qui as surpassé toute la race des femmes, qui as osé un plus grand mal que ta mère porteuse de monstres, toi pire que celle qui t’a porté ! Elle n’a fait que se polluer elle-même par sa honteuse luxure, et pourtant sa progéniture, par son infamie en deux formes, a révélé son crime, pourtant longtemps dissimulé, et par son visage féroce, l’enfant hybride a mis en évidence la culpabilité de sa mère. C’est le ventre qui t’a porté. »

Nonnus, Dionysiaca 47. 395 ff (trans. Rouse) (épopée grecque C5e A.D.) :
 » ‘Ma mère aussi était autrefois l’employé d’un fermier , et courba le cou pour un gardien de troupeau, et bavarda l’amour à un taureau muet dans le pâturage, et apporta au taureau un veau . Elle ne se souciait pas tant d’entendre le bouvier faire de la musique sur sa pipe que d’entendre le taureau mugir.' »

Suidas s.v. En panti muthoi kai to Daidalou musos (trans. Suda On Line) (Byzantine Greek Lexicon C10th A.D.) :
« En panti muthoi kai to Daidalou musos–Dans chaque mythe, il y a aussi la souillure de Daidalos (Dédale) : on raconte que Pasiphaé était amoureuse d’un taureau et qu’elle supplia Daidalos de fabriquer une vache en bois, de la gréer et de la mettre dedans ; et la montant comme une vache, le taureau la mit enceinte. D’elle naquit le Minotauros (Minotaure)…. Comme l’origine et le blâme de ces maux étaient attribués à Daidalos et qu’il en était détesté, il devint le sujet du proverbe. »

Culte de PASIPHAE

Pausanias, Description de la Grèce 3. 26. 1 (trad. Jones) (carnet de voyage grec C2e ap. J.-C.) :
« D’Oitylos (Oetylus) à Thalamai (Thalamae), la route est longue d’environ quatre-vingts stades. Sur celle-ci se trouve un sanctuaire d’Ino et un oracle. Ils consultent l’oracle en dormant, et la déesse leur révèle en rêve tout ce qu’ils souhaitent apprendre. Des statues en bronze de Pasiphaé et d’Hélios (le Soleil) se dressent dans la partie non couverte du sanctuaire. Il n’a pas été possible de voir clairement celle qui se trouve à l’intérieur du temple, à cause des guirlandes, mais on dit qu’elle aussi est en bronze. L’eau, douce à boire, coule d’une source sacrée. Pasiphae est un titre de Séléné (la Lune), et n’est pas une déesse locale du peuple de Thalamai. »

Cicéron, De Natura Deorum 3. 19 (trad. Rackham) (rhétoricien romain C1 avant J.-C.) :
 » Si Ino doit être considérée comme divine… parce qu’elle est la fille de Cadmus, Circe, Pasiphaé et Aeetes, les enfants de Perseis, fille d’Oceanus par Sol (le Soleil), ne doivent-ils pas être comptés dans la liste des dieux ? …. Si ceux-ci ne sont pas divins, j’ai des craintes sur ce qu’il adviendra d’Ino, car les prétentions de tous dérivent de la même source. »

Suidas s.v. Pasiphae (trans. Suda On Line) (lexique grec byzantin C10e A.D.) :
« Pasiphae : Nom d’une déesse. »

GREC ANCIEN & ART ROMAIN

T33.2 Pasiphae & Minotaure infantile

Peinture de vase à figure rouge apulienne C4e av. J.-C.

F44.1 Pasiphae & Dédale

Fresque murale gréco-romaine de Pompéi C1st A.D.

Z45.8 Pasiphae & Dédale

Mosaïque de sol gréco-romaine de Zeugma A.D.

Z31.11 Tête de vache en bois & Eros

Mosaïque de sol gréco-romaine Zeugma A.D.

SOURCES

GREEQUE

  • Lyrique grecque IV Bacchylides, fragments – Lyrique grecque C5e av.C.
  • Apollodore, La Bibliothèque – Mythographie grecque C2e A.D.
  • Apollonius Rhodius, L’Argonautique – Épopée grecque C3e av. J.-C.
  • Callimaque, Hymnes – Poésie grecque C3e av. J.-C.
  • Diodore de Sicile, La Bibliothèque d’histoire – Histoire grecque C1 avant J.-C.
  • Pausanias, Description de la Grèce – Récit de voyage grec C2e après J.-C.
  • Antoninus Liberalis, Métamorphoses – Mythographie grecque C2e après J.-C.
  • Philostrate l’Ancien, Imagines – Rhétorique grecque C3ème A.D.
  • Nonnus, Dionysiaca – Epopée grecque C5ème A.D.

ROME

  • Hyginus, Fabulae – Mythographie latine C2e ap. J.-C.
  • Ovide, Métamorphoses – Epopée latine C1st B.C. – C1st A.D.
  • Ovide, Fasti – Poésie latine C1st B.C. – C1st A.D.
  • Ovide, Héroïdes – Poésie latine C1st B.C. – C1st A.D.
  • Propertius, Elégies – Elégie latine C1st B.C.
  • Cicéron, De Natura Deorum – Rhétorique latine C1st B.C.
  • Sénèque, Phèdre – Tragédie latine C1 de notre ère

BYZANTINE

  • Suidas, Le Suda – Lexique grec byzantin C10e de notre ère

BIBLIOGRAPHIE

Bibliographie complète des traductions citées sur cette page.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.