L’association entre la consommation de thé et le cancer de l’œsophage est encore contradictoire. Cette étude vise à déterminer l’association entre la consommation de thé et le carcinome épidermoïde œsophagien en se concentrant sur la température de consommation et les types de thé. Une étude cas-témoins basée sur la population a été menée dans une zone à haut risque de carcinome épidermique œsophagien en Chine. Au total, 942 cas incidents de carcinome épidermoïde œsophagien avec confirmation historique et 942 témoins communautaires appariés individuellement par l’âge et le sexe ont été recrutés dans la zone d’étude. Des enquêteurs formés, utilisant un questionnaire structuré, ont recueilli des informations détaillées sur la consommation de thé, le régime alimentaire, le tabagisme et les habitudes de consommation d’alcool. La température de la consommation habituelle de thé a été mesurée à l’aide d’un thermomètre pendant les entretiens. Nous avons analysé l’association entre la consommation de thé, la température de consommation et le carcinome épidermoïde œsophagien, stratifiée par type de thé, tout en ajustant pour d’autres facteurs de confusion potentiels. La consommation de thé très chaud (>65°C) était significativement associée à un risque accru de carcinome épidermoïde œsophagien (odds ratio = 1,67, intervalle confidentiel à 95% 1,25-2,24) par rapport aux non-buveurs. La consommation de thé noir, indépendamment de la fréquence, de l’intensité et de la quantité de feuilles de thé, était significativement associée à un risque plus élevé (P pour la tendance <0,01). Par rapport à ceux qui ont consommé <300 g/mois de feuilles de thé à ≤65°C, ceux qui ont consommé plus de 300 g/mois de feuilles de thé à >65°C avaient un risque de carcinome épidermique œsophagien plus de 1,8 fois plus élevé pour le thé vert et le thé noir. Nos résultats fournissent davantage de preuves que la consommation de thé très chaud (plus de 65°C) est significativement associée à un risque accru de carcinome épidermoïde œsophagien.