En supposant que la caféine joue un rôle dans le déclenchement des symptômes du SII chez certaines personnes, comment cela peut-il se produire ? L’effet de la caféine sur les symptômes gastro-intestinaux pourrait être lié à ses effets sur l’activité motrice colique. C’est ce qui ressort d’une étude qui a montré que le café provoquait une envie de déféquer (caca) chez près d’un tiers des participants en bonne santé. Ces effets ont été observés après la consommation de café, mais pas d’eau. Une autre petite étude menée sur des participants en bonne santé a montré que le café peut augmenter la motilité gastro-intestinale dans une mesure similaire à celle d’un repas, et dans une plus grande mesure que l’eau et le café décaféiné. La motilité gastro-intestinale fait référence aux mouvements du système digestif et au transit de son contenu.

Sur la base de ces rapports anecdotiques, des résultats d’observation et de quelques mécanismes plausibles, il est traditionnellement conseillé aux patients de réduire leur consommation de caféine pour améliorer le contrôle des symptômes du SII. Un certain nombre de directives cliniques approuvent cette approche, recommandant de limiter la consommation de caféine (mais pas nécessairement de la supprimer) si l’on soupçonne qu’elle déclenche des symptômes. D’autres ont suggéré que les effets simulateurs de la caféine peuvent être exploités pour favoriser la laxation chez les patients souffrant d’un SII à prédominance de constipation, parallèlement à d’autres modifications du régime alimentaire et du mode de vie visant à favoriser la laxation, telles que l’inclusion d’un petit-déjeuner, l’augmentation de la consommation de liquides et de fibres solubles et l’encouragement de l’exercice régulier. Quoi qu’il en soit, il n’existe pratiquement aucune littérature suggérant que la manipulation de la consommation de caféine améliore le contrôle des symptômes du SII.

Donc, faut-il modifier sa consommation de caféine pour améliorer ses symptômes du SII ? Compte tenu du manque de preuves de haute qualité dans ce domaine, les recommandations générales sur la consommation de caféine ne sont certainement pas justifiées. Travaillez plutôt avec votre diététicien pour déterminer si vos symptômes sont liés à votre consommation de caféine. S’il semble y avoir un lien, assurez-vous que toute modification de votre consommation de caféine (à la hausse ou à la baisse) est effectuée de manière isolée afin que tout effet puisse être surveillé et détecté.

1.Simren, M., et al., Food-related gastrointestinal symptoms in the irritable bowel syndrome. Digestion, 2001. 63(2) : p. 108-15.

4.Nanda, R., et al., Food intolerance and the irritable bowel syndrome. Gut, 1989. 30(8) : p. 1099-104.

7.Brown, S.R., P.A. Cann, et N.W. Read, Effect of coffee on distal colon function. Gut, 1990. 31(4) : p. 450-3.

8.Rao, S.S., et al, Is coffee a colonic stimulant ? Eur J Gastroenterol Hepatol, 1998. 10(2) : p. 113-8.

10.Hookway, C., et al., Syndrome de l’intestin irritable chez les adultes en soins primaires : résumé de la mise à jour des orientations du NICE. BMJ, 2015. 350 : p. h701.

11.Halmos, E.P., Quand le régime pauvre en FODMAP ne fonctionne pas. J Gastroenterol Hepatol, 2017. 32 Suppl 1 : p. 69-72.

12.Spencer, M., W.D. Chey, et S. Eswaran, Dietary Renaissance in IBS : L’alimentation a-t-elle remplacé les médicaments comme stratégie de traitement primaire ? Curr Treat Options Gastroenterol, 2014.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.