Jean-Claude Killy était coprésident du comité d’organisation des Jeux olympiques d’hiver de 1992 et était directement responsable de convaincre le CIO d’amener les Jeux en Haute-Savoie. En tant qu’organisateur, Killy a eu presque autant de succès qu’il en avait eu en tant que skieur olympique. Les Jeux sont attribués à Albertville, mais ils sont en fait répartis sur plusieurs petites villes et villages de la Savoie, dans les Alpes françaises. On s’attendait à des problèmes de transport entre les villages, mais ils ne se sont pas matérialisés et les Jeux ont été extrêmement bien organisés. En raison de la distance entre les événements, il y avait plusieurs petits villages olympiques, au lieu d’un seul village central.
La plus grande nouvelle des Jeux olympiques était l’introduction de plusieurs nouvelles équipes en raison des bouleversements politiques qui avaient eu lieu au cours des deux dernières années. L’Allemagne a concouru en tant qu’équipe unique et nation indépendante pour la première fois depuis 1936. En raison de l’éclatement de l’Union soviétique, les États baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie) participent pour la première fois depuis 1936. Deux nations nouvellement indépendantes qui étaient d’anciens États de la Yougoslavie, la Croatie et la Slovénie, ont participé aux Jeux olympiques pour la première fois en tant que nations indépendantes. L’Union soviétique, qui n’existe plus, est représentée par une équipe appelée « équipe unifiée », représentant une partie de la Communauté des États indépendants. La Russie, la Biélorussie (anciennement Byelorussia), l’Ukraine, le Kazakhstan et l’Ouzbékistan constituaient les États de l’équipe unifiée.
Autre nouveauté des Jeux olympiques d’hiver d’Albertville : l’introduction d’un certain nombre de nouveaux sports et épreuves olympiques aux Jeux d’hiver. Les femmes ont participé au biathlon pour la première fois. Les hommes et les femmes s’affrontent en patinage de vitesse sur piste courte, patiné en peloton en salle. Le ski acrobatique, qui n’était qu’un sport de démonstration en 1988, fait son retour avec les bosses comme sport à part entière. Le ski de vitesse et les deux autres disciplines de ski acrobatique, le ballet et l’aéromodélisme, sont des épreuves de démonstration. Malheureusement, le ski de vitesse a été entaché lorsqu’un concurrent, Nicolas Bochatay, a été tué lors d’une descente d’entraînement.
Athlétiquement, aucun athlète n’a dominé les Jeux olympiques d’hiver. Les plus grands médaillés ont été deux coureurs de fond masculins de Norvège et deux coureurs de fond féminins de l’équipe unifiée. Yelena Välbe et Lyubov Yegorova ont remporté cinq médailles dans les épreuves féminines tandis que Vegard Ulvang et Bjørn Dæhlie ont remporté quatre médailles dans les épreuves masculines. C’est le début olympique de Dæhlie, qui dominera le ski nordique jusqu’aux Jeux olympiques d’hiver de 1998. En ski alpin, la seule double médaillée d’or est l’Autrichienne Petra Kronberger, qui remporte le slalom et le combiné alpin.
Les cinq épreuves masculines de patinage de vitesse reviennent à cinq patineurs différents, tandis qu’en patinage de vitesse féminin, l’Américaine Bonnie Blair remporte les deux sprints (500, 1 000), et l’Allemande Gunda Niemann les deux épreuves de distance (3 000, 5 000).
En luge, Georg Hackl, médaillé d’argent en 1988, a remporté le simple masculin, ce qui s’avérera être la première de trois victoires consécutives dans cette épreuve pour l’Allemand. En luge féminine, les Autrichiennes Doris et Angelika Neuner remportent les médailles d’or et d’argent, ce qui fait d’elles les deuxièmes sœurs à remporter les deux premières places d’une épreuve individuelle. Les premières étaient les Françaises Marielle et Christine Goitschel en 1964 en ski alpin), à la fois en slalom et en slalom géant.