L’utilisation d’Ibuprofène avec des AINS concomitants, y compris les inhibiteurs sélectifs de la cyclo-oxygénase-2, doit être évitée en raison du risque accru d’ulcération ou de saignement (voir rubrique 4.5).

Les effets indésirables peuvent être minimisés en utilisant la dose efficace la plus faible pendant la durée la plus courte nécessaire pour contrôler les symptômes (voir rubrique 4.2, et risques gastro-intestinaux et cardiovasculaires ci-dessous). Les patients traités par AINS à long terme doivent faire l’objet d’une surveillance médicale régulière afin de contrôler les effets indésirables.

L’ibuprofène ne doit être administré qu’en tenant strictement compte du rapport bénéfice/risque dans les conditions suivantes :

– Lupus érythémateux systémique (LES) ou maladies mixtes du tissu conjonctif.

– Perturbation congénitale du métabolisme des porphyrines (par exemple porphyrie aiguë intermittente)

– Le premier et le deuxième trimestre de la grossesse

– Lactation

Des précautions particulières doivent être prises dans les cas suivants :

– Les maladies gastro-intestinales, y compris les maladies intestinales inflammatoires chroniques (colite ulcéreuse, maladie de Crohn)

– Insuffisance cardiaque et hypertension

– Fonction rénale réduite

– Dysfonctionnement hépatique

– Hématopoïèse perturbée

– Défauts de coagulation sanguine

– Allergies, rhume des foins, gonflement chronique de la muqueuse nasale, adénoïdes, maladie obstructive chronique des voies respiratoires ou asthme bronchique

– Immédiatement après des interventions chirurgicales majeures

Saignement, ulcération et perforation gastro-intestinaux

Un saignement, une ulcération ou une perforation gastro-intestinaux, qui peuvent être fatals, ont été rapportés avec tous les AINS à tout moment pendant le traitement, avec ou sans symptômes d’alerte ou antécédents d’événements gastro-intestinaux graves.

Le risque d’hémorragie, d’ulcération ou de perforation digestive est plus élevé avec l’augmentation des doses d’AINS, chez les patients ayant des antécédents d’ulcère, en particulier s’ils se sont compliqués d’hémorragie ou de perforation (voir rubrique 4.3), et chez les personnes âgées. Ces patients doivent commencer le traitement à la dose la plus faible disponible.

Un traitement combiné avec des agents protecteurs (par exemple misoprostol ou inhibiteurs de la pompe à protons) doit être envisagé pour ces patients, ainsi que pour les patients nécessitant une prise concomitante d’acide acétylsalicylique à faible dose, ou d’autres médicaments susceptibles d’augmenter le risque gastro-intestinal. (Voir ci-dessous et rubrique 4.5). Les patients ayant des antécédents de toxicité gastro-intestinale, en particulier lorsqu’ils sont âgés, doivent signaler tout symptôme abdominal inhabituel (notamment les saignements gastro-intestinaux), en particulier dans les phases initiales du traitement.

Il convient d’être prudent chez les patients recevant des médicaments concomitants qui pourraient augmenter le risque d’ulcération ou de saignement, tels que les corticostéroïdes oraux, les anticoagulants comme la warfarine ou l’héparine, les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine ou les agents antiplaquettaires comme l’acide acétylsalicylique (voir rubrique 4.5).

Lorsque des saignements GI ou des ulcérations surviennent chez des patients recevant de l’Ibuprofène, le traitement doit être arrêté.

Les AINS doivent être administrés avec précaution aux patients ayant des antécédents de maladie gastro-intestinale (colite ulcéreuse, maladie de Crohn) car leur état peut être exacerbé. (Voir rubrique 4.8).

Personnes âgées

Les personnes âgées ont une fréquence accrue d’effets indésirables des AINS, en particulier des hémorragies et des perforations gastro-intestinales qui peuvent être fatales (voir rubrique 4.2).

Effets cardiovasculaires et cérébrovasculaires

Une surveillance et des conseils appropriés sont nécessaires pour les patients ayant des antécédents d’hypertension et/ou d’insuffisance cardiaque congestive légère à modérée, car une rétention hydrique, une hypertension et des oedèmes ont été rapportés en association avec un traitement par AINS.

Les études cliniques suggèrent que l’utilisation de l’ibuprofène, en particulier à des doses élevées (2400 mg/jour) peut être associée à une légère augmentation du risque d’événements thrombotiques artériels (par exemple infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral). Dans l’ensemble, les études épidémiologiques ne suggèrent pas que l’ibuprofène à faible dose (par exemple ≤ 1200 mg par jour) soit associé à un risque accru d’événements thrombotiques artériels.

Les patients présentant une hypertension non contrôlée, une insuffisance cardiaque congestive (NYHA II III), une cardiopathie ischémique établie, une artériopathie périphérique et/ou une maladie cérébrovasculaire ne doivent être traités par l’ibuprofène qu’après un examen approfondi et les doses élevées (2400 mg/jour) doivent être évitées.

Une réflexion approfondie doit également être menée avant d’initier un traitement à long terme chez les patients présentant des facteurs de risque d’événements cardiovasculaires (par exemple, hypertension, hyperlipidémie, diabète sucré, tabagisme), en particulier si des doses élevées d’ibuprofène (2400 mg/jour) sont nécessaires.

Réactions cutanées graves

Des réactions cutanées graves, dont certaines sont fatales, incluant une dermatite exfoliative, un syndrome de Stevens-Johnson et une nécrolyse épidermique toxique, ont été rapportées très rarement en association avec l’utilisation des AINS (voir rubrique 4.8). Les patients semblent être les plus exposés à ces réactions au début du traitement, l’apparition de la réaction se produisant dans la majorité des cas au cours du premier mois de traitement. Une pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG) a été rapportée en relation avec des produits contenant de l’ibuprofène. L’ibuprofène doit être arrêté à la première apparition d’une éruption cutanée, de lésions des muqueuses ou de tout autre signe d’hypersensibilité.

Exceptionnellement, la varicelle peut être à l’origine de complications infectieuses graves cutanées et des tissus mous. A ce jour, le rôle contributif des AINS dans l’aggravation de ces infections ne peut être exclu. Ainsi, il est conseillé d’éviter l’utilisation de l’Ibuprofène en cas de varicelle.

Masquage des symptômes des infections sous-jacentes

L’Ibuprofène peut masquer les symptômes d’une infection, ce qui peut conduire à retarder la mise en place d’un traitement approprié et ainsi aggraver l’issue de l’infection. Ceci a été observé dans les cas de pneumonie bactérienne acquise en communauté et de complications bactériennes de la varicelle. Lorsque l’Ibuprofène est administré pour soulager la fièvre ou la douleur en relation avec une infection, il est conseillé de surveiller l’infection. En milieu non hospitalier, le patient doit consulter un médecin si les symptômes persistent ou s’aggravent.

Effet rénal

L’Ibuprofène peut provoquer une rétention de sodium, de potassium et de liquide chez les patients qui n’ont pas souffert précédemment de troubles rénaux en raison de son effet sur la perfusion rénale. Cela peut provoquer des oedèmes ou même conduire à une insuffisance cardiaque ou à une hypertension chez les patients prédisposés.

Comme avec d’autres AINS, l’administration prolongée d’ibuprofène à des animaux a entraîné une nécrose papillaire rénale et d’autres modifications rénales pathologiques. Chez l’homme, des cas de néphrite interstitielle aiguë avec hématurie, protéinurie et parfois syndrome néphrotique ont été rapportés. Des cas de toxicité rénale ont également été observés chez des patients chez qui les prostaglandines jouent un rôle compensatoire dans le maintien de la perfusion rénale. Chez ces patients, l’administration d’AINS peut entraîner une réduction dose-dépendante de la formation de prostaglandines et, secondairement, du débit sanguin rénal, ce qui peut précipiter une décompensation rénale manifeste. Les patients les plus à risque de subir cette réaction sont ceux qui présentent un dysfonctionnement rénal, une insuffisance cardiaque, un dysfonctionnement hépatique, ceux qui prennent des diurétiques et des inhibiteurs de l’ECA et les personnes âgées. L’arrêt du traitement par AINS est généralement suivi d’un rétablissement à l’état antérieur au traitement.

Hépatique :

Dysfonctionnement hépatique (voir rubriques 4.2, 4.3 et 4.8).

Lupus érythémateux systémique (LES) et connectivites mixtes

Chez les patients atteints de lupus érythémateux systémique (LES) et de connectivites mixtes, il peut exister un risque accru de méningite aseptique.

Méningite aseptique

Des symptômes de méningite aseptique, tels que raideur de la nuque, céphalées, nausées, vomissements, fièvre ou désorientation ont été observés.

Une méningite aseptique a été observée en de rares occasions chez des patients sous traitement par ibuprofène. Bien qu’elle soit probablement plus susceptible de se produire chez les patients atteints de lupus érythémateux systémique et de maladies du tissu conjonctif associées, elle a été rapportée chez des patients qui ne présentent pas de maladie chronique sous-jacente.

Autres précautions

Des réactions d’hypersensibilité aiguës sévères (par exemple choc anaphylactique) sont observées très rarement. Dès les premiers signes de réaction d’hypersensibilité après la prise/administration d’ibuprofène, le traitement doit être arrêté. Les mesures médicalement requises, en fonction des symptômes, doivent être initiées par le personnel spécialisé.

Le bronchospasme, l’urticaire ou l’angioedème peuvent être précipités chez les patients souffrant ou ayant des antécédents d’asthme bronchique, de rhinite chronique, de sinusite, de polypes nasaux, d’adénoïdes ou de maladies allergiques. L’ibuprofène peut masquer les signes ou symptômes d’une infection (fièvre, douleur et gonflement).

Lors de l’utilisation à long terme et à forte dose d’analgésiques, des maux de tête peuvent survenir, qui ne doivent pas être traités par des doses élevées du médicament.

En général, la prise habituelle d’analgésiques, en particulier l’utilisation combinée de différentes substances analgésiques, peut provoquer des lésions rénales permanentes et un risque d’insuffisance rénale (néphropathie des analgésiques). L’ibuprofène peut inhiber temporairement l’agrégation plaquettaire et prolonger le temps de saignement. Par conséquent, les patients présentant des défauts de coagulation ou sous traitement anticoagulant doivent être observés attentivement.

En cas de traitement à long terme par l’ibuprofène, une surveillance périodique des fonctions hépatique et rénale ainsi que de la formule sanguine est nécessaire, en particulier chez les patients à haut risque.

La consommation d’alcool doit être évitée car elle peut intensifier les effets secondaires des AINS, en particulier s’ils affectent le tractus gastro-intestinal ou le système nerveux central.

Les patients sous ibuprofène doivent signaler à leur médecin les signes ou symptômes d’ulcération ou de saignement gastro-intestinal, de vision trouble ou d’autres symptômes oculaires, d’éruption cutanée, de prise de poids ou d’œdème.

Population pédiatrique

Il existe un risque d’insuffisance rénale chez les adolescents déshydratés.

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