Echapper au piège du codépendant-narcissique

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By Sherry Gaba, LCSW

Une définition du codépendant est une personne qui se sent responsable des sentiments, des problèmes et des comportements des autres à l’exclusion d’elle-même. Bien que ce ne soit pas la seule définition, les codépendants sont, en général, prêts à sacrifier leur propre bien-être émotionnel, mental et physique (et même leur sécurité) afin de soutenir leurs relations et de prendre soin de leurs partenaires et des membres de leur famille.

Bien sûr, comme le dit le dicton, il faut être deux pour danser le tango. Il faut définitivement être deux pour être dans une relation. Et, ce type de personnalité de faiseur de plaisir/réparateur est le compliment malheureux pour quelqu’un qui préfère le rôle de preneur/contrôleur.

Bien que j’ai passé beaucoup de temps à discuter du rôle que joue la codépendance pour ceux d’entre nous qui sont, ou ont été, dans des relations avec des toxicomanes, les personnes toxicomanes ne sont pas les seules qui « s’accrochent » aux codépendants ou pour qui les codépendants se sacrifient.

Les codépendants se retrouvent souvent dans des relations avec des personnes qui font preuve de narcissisme.

Le narcissisme est souvent défini comme étant l’opposé de la codépendance. Un narcissique est dit être quelqu’un qui est excessivement impliqué dans son propre moi, qui se sent en droit et place ses propres sentiments, besoins et désirs au-dessus de ceux de toute autre personne dans une relation, et qui manque de compassion et d’empathie.

Intéressant, alors que les narcissiques et les codépendants sont souvent vus et définis dans ces termes opposés, ils peuvent présenter des comportements similaires, y compris le déni, la honte, les frontières dysfonctionnelles, un besoin de contrôler les autres et la dépendance sur les autres pour la validation. En d’autres termes, la plupart des narcissiques peuvent également être classés comme codépendants, bien que l’inverse ne soit pas vrai (la plupart des codépendants ne partagent pas les caractéristiques des narcissiques). En fait, à peu près les seules choses qui séparent les narcissiques des codépendants sont le manque d’empathie et le sens du droit des narcissiques.

Donné tout cela, il devient beaucoup plus facile de voir pourquoi les codépendants et les narcissiques sont souvent impliqués dans des relations les uns avec les autres.

Un match fait dans la misère

Les narcissiques et les codépendants peuvent tous deux paraître extrêmement chaleureux, charmants et attentionnés au début d’une relation – le narcissique afin de gagner l’appréciation et la faveur, le codépendant pour prodiguer l’attention.

Alors que le codépendant peut facilement « tomber » pour l’attention et les charmes du narcissique, le narcissique peut rapidement s’éprendre de ce que le codépendant offre, à savoir le contrôle total de la relation.

Le codépendant sacrifie volontairement ses limites, ses désirs personnels, ses objectifs et même son bonheur personnel afin de poursuivre et de plaire au narcissique, qui adore l’attention et le sentiment d’être tout et n’importe quoi pour le codépendant.

Malheureusement, ce conte de fée initial est en réalité un piège voué à se terminer dans la misère….

Une fois que le narcissique a « gagné » le codépendant – bien qu’il puisse être tout aussi « juste » de dire, « une fois que le codépendant a « gagné » le narcissique » – le narcissique ne pense plus que son charme initial soit nécessaire. Ayant obtenu l’amour, l’affection, le sacrifice et les soins du codépendant, le narcissique se sent maintenant en droit de les recevoir.

Bien sûr, le codépendant se retrouve maintenant dans une situation bien trop familière…

Bien que le codépendant ait désespérément besoin de l’amour et de l’attention dont le narcissique l’a initialement comblé, il est probable qu’il n’en fera plus jamais l’expérience. Le narcissique est déjà passé à sa prochaine conquête. Et, plus le codépendant essaie de sauver ou de reconquérir ou de recréer la relation qu’il a toujours voulue, plus le narcissique reçoit d’attention de la part du codépendant sans avoir à donner quoi que ce soit en retour.

Sortir du piège

Les codépendants ne voient généralement pas la fin de la relation comme une option, ne serait-ce que parce qu’ils verraient cela comme un échec, et un échec personnel en plus. N’oubliez pas que sauver la relation est le « travail » du codépendant. Le codépendant considère que c’est sa responsabilité. Le narcissique, trouvant précieux de garder autour de lui quelqu’un qui est prêt à sacrifier ses limites et son moi pour lui plaire, continuera à faire marcher le codépendant et à lui donner juste assez d’attention pour qu’il garde l’espoir.

Puisque le narcissique manque d’empathie et ne voit rien de mal dans son propre comportement, il a peu de raisons de changer.

Cela signifie que c’est généralement au codépendant de mettre fin à la relation. Mais, en raison du manque d’estime de soi des codépendants, l’idée d’être seul est souvent pire que celle de rester dans une relation malsaine, unilatérale et sans amour. Voilà le piège.

Ce n’est souvent pas avant que le codépendant n’atteigne une sorte de point de rupture qu’il devient prêt à même envisager de mettre fin à la relation, sans parler de chercher une aide professionnelle. Mais une sorte de conseil professionnel ou de psychothérapie – ainsi que le soutien d’un groupe tel que Codependents Anonymous ou celui fourni ici à Wake Up Recovery – est presque toujours nécessaire pour que les codépendants apprennent à fixer des limites saines et à comprendre que la seule façon de trouver ou de créer la relation qu’ils savent au fond d’eux-mêmes être possible est de faire le travail de guérison nécessaire pour s’aimer suffisamment pour ne pas s’impliquer dans une autre relation dysfonctionnelle.

Le piège codépendant-narcissique n’est pas un piège facile à sortir, mais nous, codépendants, pouvons nous en libérer… Tant que nous sommes prêts à demander de l’aide et à faire le travail nécessaire pour apprendre à nous aimer !

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