Les réponses non réflexes à un événement nocif et la mémoire prolongée sont des critères clés d’une expérience douloureuse. Dans une étude précédente, les bernard-l’ermite, Pagurus bernhardus, qui ont reçu un petit choc électrique à l’intérieur de leur coquille ont souvent évacué temporairement la coquille et certains ont toiletté leur abdomen et/ou se sont éloignés de leur ressource vitale. La plupart, cependant, sont retournés dans leur coquille. Lorsqu’on leur propose une nouvelle coquille 20 s plus tard, les crabes choqués sont plus susceptibles que les crabes non choqués de s’approcher et de s’installer dans une nouvelle coquille, et ce plus rapidement (Elwood & Appel 2009, Animal Behaviour, 77, 1243-1246). Ici, nous avons examiné comment l’augmentation du temps entre le choc et l’offre d’une nouvelle coquille influence la réponse. Il y avait des preuves d’une mémoire du choc aversif qui durait au moins 1 jour. Les crabes testés après 30 minutes et 1 jour étaient plus susceptibles de s’approcher de la coquille et les nouvelles coquilles étaient plus susceptibles d’être prises 30 minutes après le choc. Les crabes choqués s’approchaient plus rapidement de la nouvelle coquille et utilisaient moins de palpations des chélipèdes avant de s’y installer ; ces résultats étaient stables dans le temps et significatifs pour des temps spécifiques jusqu’à 1 jour. Les femelles étaient plus susceptibles que les mâles d’évacuer les coquilles et le faisaient après moins de chocs. Ces résultats prolongent des travaux antérieurs et démontrent une mémoire prolongée d’avoir été choqué. Les résultats sont cohérents par rapport aux critères de la douleur qui sont acceptés pour les vertébrés.